Vive la France???
Je reçois ce matin dans ma boite mails de la part d’une amie américaine un article du Los Angeles Time sur l’expulsion forcée des Roms de notre belle terre d’accueil (vous noterez l’ironie). Il y a quelques semaines de cela seulement, je recevais des articles à la pelle concernant notre chère équipe nationale de football. Puis ce fut le tour de Betencourt et de toute sa clique, sans compter les allusions bien justifiées concernant notre fort et beau président annulant de manière forte et belle sa traditionnelle garden party du 14 juillet. Un jet privé présidentiel à 176 millions d’euros, ou des petits fours, dans la vie, il faut savoir faire des sacrifices…
Ce qui m’effraie, dans cette série de petits meurtres républicains, démocratiques, humanistes et politiques, c’est que le navire France prend l’eau de toute part, dans ses fondements les plus constitutifs et les plus inaliénables, et que personne aux commandes ne semble se soucier le moins du monde de la catastrophe vers laquelle l’on se précipite.
Je note ce changement depuis mon expatriation : de plus en plus, j’ai honte de dire que je suis Française. Je sais qu’on m’attend au coin de la rue, l’air taquin et parfois jouissif, avec un sac rempli d’anecdotes ou de scandales politiques, économiques, religieux plus croustillantes et déplorables les unes que les autres.
Rendons-nous à la triste évidence que la France est désormais bien loin de la grandeur spirituelle et humaniste qui soufflait dans ses voiles depuis des siècles, et contribuait à sa splendeur à travers le monde.
Le navire prend l’eau de toute part, des millions de gens assistent impuissants et résolus à leur propre noyade, et c’est toute une nation qui se meurt.
Quand c’est la démocratie, le respect, la tolérance qui sont rognés, quand les mots Liberté, Egalité, Fraternité sont soudain vides de sens et que nos dirigeants, notre système, s’éloignent chaque jour de ces notions fondatrices qui doivent rester les piliers de la cohésion entre les hommes, c’est plus qu’un navire à la dérive : c’est l’effondrement de notre humanité la plus basique.